VOILIER AU REPOS - Une démonstration à l'aquarelle

Une démonstration en huit étapes – Cette démo vise à enseigner la manière de peindre à l'aquarelle des objets qui se reflètent sur l’eau. (Cette démonstration est publié dans le magazine l'aquarelliste au numéro d'avril. Pour vous abonner à la revue visitez http://www.aquarelle.ca/)

Le sujet est une scène que j’ai peinte il y a plusieurs années. Je crois que l’exercice est valable car le résultat vous indiquera si par exemple votre style, votre approche ou votre palette a changé. Le changement est souvent une marque d’évolution.

Étape 1
Je dessine les contours principaux au crayon HB sur un papier d’Arches, 140 livres, grain fin, format quart de feuille.

Étape 2

J’observe une séquence précise. Je commence d’abord par les sections en haut de la feuille et je termine par ce qui est réfléchi. Je mouille la feuille jusqu’à la ligne d’horizon. Je contourne les conifères, le voilier et le mat. Je dépose du Bleu de Cobalt et du Bleu Outremer Foncé dans cette section semi-humide. Les pigments s’entremêlent tout en laissant un peu de blanc paraître pour suggérer des nuages.

Étape 3

Je peins la montagne au loin d’un mélange de Bleu Outremer et d’Alizarine Cramoisie Permanent dans le lavis du ciel encore un peu humide. Ceci rend l’effet de montagnes floues au loin. Je contourne la voile et le voilier. La montagne plus près de nous est peinte avec des couleurs plus chaudes d’un mélange de bleu, de Terre de Sienne Brûlée et de Jaune Transparent de Schmincke. Les pigments s’entremêlent. Je les manipule le moins possible pour permettre la transparence des pigments. Je laisse sécher cette section avant d’aborder la prochaine étape.

Étape 4
Je peins ensuite les roches au bord de la rive ainsi que le chalet. La lumière parvenant de gauche, je laisse paraître le blanc du papier sur le côté gauche et sur le dessus de chaque roche. Elles sont peintes en combinant du Bleu Outremer et de la Terre de Sienne Brûlée. Avant que le dégradé des roches soit sec je tire un trait horizontal assez foncé à la base de chaque roche. Ces traits importants marquent la limite de l’eau contre la rive.

Étape 5

Sur la section sèche de droite je peins les conifères derrière le chalet, d’abord les arbres orangés et jaunes et ensuite ceux plus foncées. Ces conifères foncés verts et bleus-verts sont peints d’une combinaison de jaune, de brun et de bleu. Lors de cette étape j’utilise mon trainard pour peindre les troncs des arbres. Je laisse paraître quelques traits verticaux pour simuler des troncs de bouleaux.

Étape 6

Je peins maintenant le reflet du ciel dans le lac. J’utilise les mêmes pigments que ceux utilisés dans le ciel mais plus foncés et intenses. Le bleu de l’eau près de la montagne sera plus foncé que celui plus près de nous. Ceci ainsi que l’espacement varié des vagues blanches va traduire la perspective. Parce que la forme du bateau est assez simple j’opte de la réserver simplement en le contournant. Si sa forme avait été plus complexe j’aurais utilisé de la gomme réserve. Je contourne aussi les vagues blanches et le reflet du mat au lieu d’utiliser de la cache. Je n’aime pas l’effet tranchant et rigide de la gomme réserve. Je préfère réserver en contournant autant que possible. Je sèche bien le tout avant de continuer.

Étape 7

A cette étape j’applique un lavis par-dessus le précédent. Celui-ci représente le reflet des montagnes, des conifères, du chalet, des roches et du voilier. Je peux inventer, mais il y a certaines constantes en nature qu’il faut quand-même respecter. En général le coloris de tout ce qui se reflète dans l’eau n’est pas aussi intense que la matière reflétée parce que l’eau contient des particules en suspension. L’humidité dans l’air et le moment de la journée peuvent aussi affecter la couleur de la scène. Si le ciel est d’une valeur pâle l’eau sera plus foncée et vice versa. La matière réfléchie apparaît toujours moins précise. Les blancs réfléchis sont souvent plutôt gris. Une verticale, comme par exemple le mât du bateau, se reflétera en forme de « S » car la surface de l’eau est rarement d’un  calme plat.

Étape 8

Je peins maintenant le sujet principal, le voilier. Son coloris et ses valeurs dépendent des couleurs et des valeurs déjà posées jusqu’ici. C’est donc logique d’attendre jusqu’à maintenant pour le faire. Le blanc de la coque du bateau va absorber ou refléter les couleurs de son environnement. Donc je fais attention de ne pas introduire de la couleur ou une valeur qui ne se retrouve pas ailleurs dans le tableau. Parce que la coque du voilier a une courbe en forme de « V », je la peins d’un dégradé gris-bleu à partir du niveau de l’eau en allant vers son sommet car la base est à l’ombre.

Je peins le cordage du voilier à la gouache blanche avec un trainard. Afin de rendre certains éclats blancs pour décrire la lumière, je gratte le papier ici et là avec une lame et j’ajoute quelques touches de gouache blanche au besoin. Je le titre Voilier au repos.

Raynald Murphy sca

Atelier en Abibi, Québec:  Du 4 au 8 juillet 2011, entre autre j'enseignerai à Parmarolle comment peindre des reflèts à un atelier plein air titré AQUARELLE EN CARNET D'ARTISTE. Visitez http://www.rosabonheur.com/ pour plus d'information et pour vous inscrire.