mardi 17 novembre 2009

LE MODÈLE NU – Stratégies de dessin du physique masculine

Le dessin du nu masculin présente généralement plus de difficultés que le dessin du modèle féminin. Le dessin de la femme présente à l’artiste plus de facilité en raison de son galbe plus prononcé. Le changement de direction des courbes est plus radical, donc plus facile à percevoir et à rapporter sur la feuille. L’homme, sauf celui très musclé, nous offre beaucoup moins d’ondulations et par extension moins d’ombres portées, donc plus de difficultés à dessiner.

Voici certaines suggestions :



1 Pose allongée

Afin de rendre cette pose allongée, je place des points à la limite des courbes et dans les vallons. Ces marques ainsi que certaines lignes imaginaires m’aident à déterminer la dimension des parties du corps. Je visualise aussi des formes négatives (illustrées en couleur) qui m’aident à rendre avec justesse les ondulations. Au lieu de commencer le dessin par la tête, je choisis de dessiner d’abord le corps. Je juge que c’est plus facile d’étudier, de dessiner et d’ajuster si nécessaire la dimension et l’angle correct de la tête une fois que les autres parties du corps sont dessinés.




2 Vue de dos

Pour cette pose je trace des lignes verticales et horizontales dessinées à partir de marques sur le papier. Ces lignes forment une grille imaginaire sur laquelle je peux placer les courbes ondulantes du corps. Le deuxième élément qui m’aide à bien dessiner le modèle est de rendre par des hachures les plans plus foncés du corps au fur et à mesure que le dessin progresse. Celles-ci sont identifiées par des cercles dans l’illustration.




3 Modèle à genoux

Dans cette pose j’aperçois trois triangles imaginaires mais importants qui me servent de structure géométrique sur lequel je construis le dessin. Ensuite, je fais une étude précise des ondulations répétitives surtout du dos, des fesses et de la tête. Je tire même plusieurs lignes guides qu’on perçoit encore dans le croquis. Ces traits, par exemple ceux entre le bras droit et la jambe droite, m’aident à placer la limite du coudre et du genou.



4 Pose debout en trois quart

Au lieu d’utiliser une grille construite de lignes imaginaires verticales et horizontales tel je l’ai fait à la deuxième pose, j’imagine des lignes obliques parce que celles-ci suivent le mouvement du corps. Au fur et à mesure que je construis le dessin je place des points sur ma feuille à l’endroit où une ligne change de direction. Puis, je joins ces lignes qui parfois courbent selon la forme observée. Lorsque je prolonge certaines lignes imaginaires je remarque qu’elles servent à déterminer d’autres points critiques. Par exemple, une de ces lignes relie le coude gauche, le dessous du bras, les mamelons et la partie dessous le bras droit. Finalement, je fonce l’ombre par des hachures. Ceci crée un contraste entre l’ombre et la lumière, ce qui donne l’illusion de volume.



5 Pose expressive

Je suis attiré par le regard intense du modèle ainsi que l’arête vive à l’épaule et la position des mains. Je consacre donc plusieurs minutes à bien étudier et a bien dessiner ces formes. Parce que cette section est dessinée correctement, elle me sert de mesure pour le reste du dessin. L’ombre portée qu’on retrouve sous son bras ainsi que les valeurs plus pâles ailleurs identifient assez bien la musculature du modèle.

Un dernier conseil qui me sert lorsque je dessine un modèle masculin peu musclé est celui-ci : j’exagère les courbes, les arêtes et les creux tel le faisait Michel-Ange et plusieurs des grands maîtres. Il s’agit simplement de consulter l’œuvre grandiose de la chapelle Sixtine pour s’en convaincre.

Bon dessin du nu!

Raynald Murphy sca

vendredi 6 novembre 2009

SKETCHBOOKS – “Drawing Everything is Useful” – Adolf Menzel




Adolph Menzel (1815-1905)

“In his overcoat he had eight pockets that were filled with sketchbooks, and he couldn’t accept that there was an artist who made the slightest errand without a sketchbook in his pocket.” A friend of Menzel. The great German artist Adolph Menzel is generally regarded as the country’s greatest 19th-century painter.



Sketchbooks follow me everywhere

Although I don’t fill eight of my pockets with sketchbooks when I make an errand, I will admit that I usually carry one in my breast pocket and a tiny one in my back pocket. When I go downtown I slip on a belt purse in which I insert a small sketch book and various drawing tools. I also leave sketchbooks handy in the car and at home.



Three different uses of drawings

John Berger, in a 1987 essay titled Drawing on Paper suggests that there are three different ways in which drawings can function: “those which study and question the visible, those which put down and communicate ideas, and those done from memory.” The author then elaborates: “The first kind …at one time were called studies…such drawings do not date, for the act of concentrated looking …has changed very little”. Secondly, the drawings that communicate ideas often were or are sketches or working drawings for paintings. Finally, the most important memory drawings are those which “exorcise a memory which is haunting …and put it on paper”.




Drawings or sketches are unlike paintings

As an avid sketching artist, whenever I visit an exposition such as the one currently on at the Montreal Museum of Fine Arts, consecrated to John William Waterhouse, I am always anxious to get to the last room where sketchbooks and drawings by the artist are usually displayed. I like to “see what was in the exhibiting artist’s mind during the sketching phase.” Paintings don’t necessarily show this. On the same note, I always find it curious when a seasoned artist tells me he or she does not sketch, or does not need to. I am of the opinion that sketching for any of the three reasons mentioned above keeps an artist from “repeating himself” or from “staying in the box”. Sketching, among other things, is a way for the artist to question himself or herself, to explore new avenues. These explorations often are then reflected in the artist’s paintings.





The secret is the paper

There is a difference between drawings and paintings claims Berger. “A drawing … when it is sufficiently inspired …acquires another temporal dimension. The miracle begins with the basic fact that drawings, unlike paintings, are usually monochrome. Paintings with their colors …compete with nature. They try to seduce the visible, to solicit the scene painted. Drawings cannot do this. The virtue of drawings derives from the fact that they are diagrammatic. Drawings are only notes on paper.”



A good habit to get into

“If you get into the habit of sketching you will never be bored” says Joanna Nash, artist, teacher, mentor who strongly influenced me to carry a sketchbook wherever I go. I invite you to do the same if you don’t already do so.

Raynald Murphy sca