samedi 25 juin 2011

LE DESSIN ET LA PEINTURE SUR LE MOTIF – Les avantages du travail en plein air en ville

Peindre sur le motif en ville

Je peins régulièrement sur le motif en ville. Je ne m’attends pas à créer un chef-d’œuvre surtout en une demi-heure plus ou moins. Je travaille souvent sur une feuille de 10 par 13 pouces (25 x 32 cm). J’utilise un crayon HB ou 2B ou un stylo feutre à pointe mince pour le dessin. J’ajoute de la couleur à l’aquarelle et parfois quelques touches de gouache. Si je suis à court de temps ou à cause des intempéries, j’ajoute alors la couleur en studio de mémoire ou à l’aide de ma photo.



Mon but

Mon objectif premier est le plaisir de créer. Je n’ai aucune commande précise lorsque je cherche une scène à peindre. Je me promène dans les rues à la recherche d’un jeu de lumière, de formes intéressantes ou d’un sujet attrayant. C’est difficile de définir ce qui me fait arrêter et choisir une telle scène à peindre. Certes, l’émotion joue son rôle. Mais, parfois la composition se concrétise une fois assis et après une courte observation visuelle de ce qui m’entoure.



Le cheval Capitaine Bob

Un jour, après avoir peins deux autres scènes je me retourne et j’aperçois le cheval Capitaine Bob et la calèche. Sa forme brune éclairée devant un arrière-plan gris-bleu sombre m’attire immédiatement. C’est lui qui sera le sujet principal. L’édifice derrière est trop complexe pour le rendre de façon détaillé tel qu’on l’aperçoit dans la photo. Je dessine d’abord le cheval avant qu’il ne quitte ou ne bouge trop. J’ajoute ensuite les éléments statiques.


Je choisis, puis je compose

En comparant mon œuvre et la photo vous pouvez voir ce que j’ai choisi de rendre et ce que j’ai décidé d’éliminer dans mon œuvre. Je suis convaincu que si j’avais peins l’aquarelle en studio à partir uniquement de cette photo le résultat aurait été très différent. Lorsqu’on dessine sur le motif on doit simplifier, choisir rapidement et ne communiquer que l’essentiel. Le geste spontané souvent inachevé communique autant l’émotion.


Le travail uniquement d’après photo

Il est souvent très difficile d’éliminer et de ne choisir que l’essentiel lorsqu’on travaille uniquement avec des photos surtout si on n’a pas l’expérience du plein air. C’est pour cette raison qu’une œuvre techniquement bien rendue en studio à partir de photos ressemble malheureusement trop souvent à la photo. Par exemple, si vous comparez la photo à mon œuvre vous remarquerez que les contrastes sont plus prononcés et variés dans l’aquarelle. C’est très difficile d’inventer cette impression en studio. C’est presque impossible, oserais-je dire. L’œil, l’instrument du cerveau, ne perçoit pas de la même façon que l’appareil photo.


Le « focus »

Lorsque je peins sur le motif je choisi parfois de mettre au point certains éléments et de rendre plus flou le reste. Le cheval, une partie de la calèche et le les feux de circulation sont les sujets principaux. Ils sont rendus plus clairs et définis.Le reste de la scène est moins précis et moins détaillé. La photo, contrairement à l’œil, capte tout. Elle ne sait pas choisir. De plus, tout semble être sur le même plan. On ressent moins de profondeur dans la photo comparativement à mon œuvre. Pour augmenter ce sens de profondeur j’ai choisi de placer les couleurs chaudes, soit le brun et le rouge à l’avant plan parce qu’optiquement les couleurs chaudes avancent. Les gris-bleues de l’arrière-plan semblent s’éloigner.

 
Les contrastes

Normalement ce qui est plus foncé semble se placer à l’avant-plan et le flou à l’arrière. Les détails sont plus perceptifs près de nous et ce qui est moins précis est réservé pour les plans au loin. Par exemple, l’attelage du cheval et une partie de la calèche sont dessinés et rendus avec plus de précision. Le poteau et les feux de signalisation sont aussi très déterminés et nets.

Cet été je vous invite à venir en ville dessiner et peindre

Je me sens toujours très seul lorsque je peins en ville à Montréal. À l’exception de quelques bons amis qui m’accompagnent je ne rencontre jamais d’autres artistes, ou très très rarement. Où sont-ils ces artistes qui peignent les scènes de ville de Montréal qu’on voit dans les vitrines? Seraient-ils en studio à travailler à partir de photos? Avons-nous oublié l’invitation des impressionnistes de sortir pour aller étudier la nature sur le motif?

Raynald Murphy sca

NOTE : Du 4 au 8 juillet, je serai à Parmarolle en Abitibi, Québec où je donnerai un atelier plein air « Aquarelle en carnet d’artistes ». Visitez http://www.rosabonheur.com/ pour les informations.