dimanche 26 octobre 2008

LE PORTRAIT – À l’aquarelle et au crayon


Faire le portrait d’une personne exige une certaine maîtrise du dessin. Si on le fait au crayon les marques peuvent être plus ou moins modifiées. Par contre, si on le fait à l’aquarelle le médium se modifie difficilement. Voici ce que dit Paul Johnson dans Art :A New History à propos de l’aquarelle. Il parle de trois grands peintres américains, James McNeil Whistler, Winslow Homer et John Singer Sargent :

« Tous ces trois illustrent une des plus saillantes caractéristiques de l’aquarelle : le désir de prendre d’énormes risques et l’habileté de réussir. Sans le risque, l’aquarelle ne vaut rien. Mais ces risques sont très réels, car une fausse marque du pinceau peut gâter une feuille de papier pour toujours. Il y a une règle sous entendu, et celle-ci est qu’on ne retrace pas ses pas à l’aquarelle et même tout dessin élaboré dessous est perdu. »

Voici la façon dont je procède d’ordre générale lorsque je fais un portrait vu de face à l’aquarelle :

1. En utilisant un crayon graphite 2B je commence par positionner les yeux. Je prête une attention spéciale à la forme particulière de l’œil. Je dessine ensuite le triangle du nez me référant à la position des yeux pour le situer.

2. Je dessine ensuite la bouche prêtant attention surtout à la forme de la ligne formée entre les lèvres. La commissure des lèvres est généralement directement en dessus du centre de l’œil. Je situe la base du menton et je dessine sa forme. Il est important de bien juger la largeur du cou par rapport à la tête. Comme les yeux se situent au centre de la tête je détermine le dessus de la tête et la naissance de la chevelure. La forme des oreilles est notée.

3. Lors de cette étape je dessine les contours du visage. J’observe de près les angles des traits. La limite des cheveux est dessinée. L’angle des épaules est noté au crayon.

4. Maintenant je prends mes pinceaux et j’étale sur ma palette un bleu, une Terre de Sienne Brûlée et Naturelle, et un rouge froid. Je rends d’abord l’iris très foncé puis j’étire le liquide bleu-gris pour définir le dessous de la paupière et son ombre. La région des narines est rendue du même mélange de bleu et brun ainsi que la ligne de la bouche. Ensuite, je peins les ombres du visage et la chevelure d’un mince lavis bleuté. Je fonce certaines formes au besoin.

5. Avant que le papier (Stratmore Aquarius II) sèche, je répends un mélange assez pâle de Terre de Sienne Brûlée et Terre de Sienne Naturelle sur les façades foncées. Je peins ensuite les façades plus pâles d’un dégradé et beaucoup d’eau. Toute cette étape se fait mouillé dans mouillé. (Normalement je ne sèche pas le papier entre la 4e et 5e étape, mais afin de numériser cette démo je l’ai fait cette fois. Ceci explique certains contours rigides que je trouve défavorables.) L’exemple illustré au début de l’article qui a été peint sans arrêt est mieux réussi que celle de la démo pour cette raison.

Faire un portrait à l’aquarelle est un risque. Personnellement je suis satisfait de la réussite d’un portrait sur trois ou quatre. Mais, pour moi, le plaisir est dans le processus.

Raynald Murphy sca

vendredi 24 octobre 2008

DRAWING THE NUDE – Advice to Artists

“In drawing a nude, sketch the whole figure and nicely fit the members to it and to each other. Even though you may only finish one portion of the drawing, just make certain that all the parts hang together, so that the study will be useful to you in the future.” Leonardo da Vinci’s Advice to Artists (Edited and Annotated by Emery Kelen)

The drawings of the nude illustrated in this article were all drawn on paper in a diagrammatic manner. A diagram according to the Oxford Dictionary of English is a simplified drawing showing the appearance, structure, or workings of something. John Berger* in an essay written in 1987 titled “Drawing on paper” says: “Paintings … try to seduce the visible, to solicit the scene painted. Drawings cannot do this. The virtue of drawings derives from the fact that they are diagrammatic. Drawings are only notes on paper. The secret is the paper…”

Part of my intention, therefore, while drawing the model in this schematic way was to make it easier for you to see in “note form” the way I construct the drawing of the human figure. I also attempted to make visible my mental process while penciling the forms, shapes and lines. I did this by deliberately drawing guide lines, extended lines and dots in order for you to “see” as much as possible my sketching process.

This is my advice to artists in drawing a nude:

1. Get into the habit of placing dots from where your pencil will go to where it will end. Then, join the dots.
2. See and draw grid lines, vertically, horizontally and diagonally as you draw. These will help you relate one area to another.
3. If you see a “trapped shape” such as the triangular shape formed when the hand is on the hip, draw it.
4. A properly lit figure is much easier to draw. Placing a strong directional lamp to light the model will help you to compare and draw shapes correctly.
5. If a nude is properly lit from left to right or vice versa and slightly from above you will be able to see and then reproduce the modeling or “shadow shapes” within the figure.


“The ability to measure and the ability to see negative space are the greatest assets in drawing” says the dean of figurative art in the San Francisco Bay area (The Undressed Art – Why we Draw by Peter Steinhart).

*Selected Essays by John Berger edited by Geoff Dyer

Technical note: Cretacolor Nero pencils were used to render the model on 140 gr. Acid-free paper. These supplies can be found at Art Tec in Montreal and other Fine Art supplies stores elsewhere.

Raynald Murphy sca


jeudi 16 octobre 2008

CARNET DE VOYAGE EN AVION – Avec West Jet

Quoi faire lorsque vous êtes dans la cabine d’un avion pendant des heures à quelques kilomètres d’altitude, coincé dans un banc? Regarder la télé sur un tout petit écran? Dormir? Lire? Pourquoi ne pas dessiner?



Lors d’un récent voyage en avion, j’ai fait une esquisse d’un membre de l’équipage alors qu'elle servait la collation. À la sortie, je lui ai remis le petit dessin qu’elle a bien apprécié. À ma grande surprise elle me dit que c’est la première fois qu’elle voit un passager dessiner dans l’avion. Lors de votre prochain voyage, joignez vous à ce petit groupe d’artistes qui, semblerait-il, dessine lors d'un périple en avion. C’est vraiment amusant et divertissant.


Quel matériel pouvez-vous apporter à bord? Voici quelques considérations :

Bagage de cabine : Parce que la loi interdit le transport de certains objets dans le bagage de cabine, il vaut mieux vérifier l’information auprès de votre compagnie aérienne. Pour l’artiste, vous pouvez apportez à bord vos crayons et carnets bien sûr. Par contre, tout couteau ou lame qui pourrait servir à tailler un crayon est interdit. Donc, aiguisez un certain nombre de crayons à l’avance. Il est toujours possible de les aiguiser de nouveau en avion en frottant la mine sur un petit morceau de papier sablé. L’autre option est de dessiner avec un crayon mécanique.


Objets non permis ni dans le bagage de cabine ni dans les bagages enregistrés : La peinture y compris l'émail, la laque, les enduits liquides, les diluants, les teintures, la laque en écailles, le vernis et les bases de laque liquides, les peintures à base de solvant et les peintures en aérosol sont tous des objets non permis selon l’administration canadienne de la sûreté du transport aérien. Par contre, l'aquarelle en tubes ou en pastilles est permise.

Objets permis mais qu’il ne vaut mieux ne pas placer dans vos bagages enregistrés : Parce que la température dans la soute à bagage peut baisser jusqu’à moins 50 degrés Celsius environ, apportez les stylos feutres de type Micron qui contiennent un liquide dans votre bagage de cabine. Sinon, ces stylos seront inutilisables s’ils gèlent.

Voici quelques idées qui pourraient vous être utiles :

J’ai trouvé la table repliable très utile pour travailler au lieu de ternir mon matériel sur les genoux. De cette façon j’ai évité des accidents de parcours quand il y avait de la turbulence dans l’avion, surtout lorsque je travaillais à l’aquarelle. J’ai demandé à un membre de l’équipage de m’apporter de l’eau pour travailler mon aquarelle parce qu’il était interdit d’apporter de l’eau dans mon bagage de cabine. Vous pouvez toujours tremper votre pinceau dans un peu de café même si ça change légèrement la couleur!

Parce que je dessinais dans un endroit restreint, j’ai apporté des carnets de dimensions raisonnables.

Finalement, je crois que vous réaliserez comme moi qu’il y a aussi des sujets très intéressants à dessiner dans les aires d’attentes à l’aéroport et même par les fenêtres. J'ai même lu quelque part qu'un artiste n'hésitait pas à copier ou à s'inspirer des revues déposées dans la pochette au dos du siège avant, histoire de passer le temps agréablement... Gardez donc toujours un carnet à porté de mains.

Bon voyage!

Raynald Murphy sca

mercredi 1 octobre 2008

Drawing animals on the spot - A DAY AT GRANBY ZOO

“Even the quickest sketch from life is better than a tickled-up drawing from a photograph.” Victor Ambrus in the magazine The Artist, September 2008.

Last summer my friends and I drew at Granby Zoo near Montreal. It was my first attempt at sketching animals on the spot other than drawing my dog. The experience proved so stimulating and challenging that I later visited the Saint-Laurence Valley Natural History Ecomuseum in the West Island a few days later for more fun sketching.

Abandon and start another

If you are at your first experience drawing animals at the zoo do not expect them to pose for you for extended periods. Some species, the tiger or lion for example, will lounge quite motionless for an extended period. Most animals won’t however. If you are patient they will sometimes return to the same stance at some point. The strategy I use (and one mentioned also by Victor Ambrus in his article) is that I abandon a sketch when an animal moves away and I start another one somewhere else on the page. If the first animal returns to its position I return to the first drawing. Later I may add shading or reinforce certain key elements from memory.

Place animals in context

I find it useful to include whenever possible some element of the animal’s habitat as in the scene of the Himalayan Tahrs. Not only do the stones on which the animals are resting situate them in their natural environment, but the large stones and the shapes surrounding them may also serve as a reference relative to the size of the animal. Close observation and comparison of both positive and negative shapes will help improve accurate rendering.

Concentrate on shapes not what you think you “know” about the animal

Consciously or unconsciously there is a struggle in an artist’s mind when drawing a very familiar object, person, plant or animal for example. One is sometimes wrongly influenced by drawing what one “knows” rather than what one “sees”. When drawing the animals at the zoo, I had to really concentrate on drawing the shapes in front of me and not fall into the trap of “filling in” what I “knew” about the animal. This was especially true when drawing the elephants. I am so familiar with the animated “Disney elephants” that I feel that some of my elephant drawings are surprisingly similar to renditions of Dumbo the Elephant in the film of the same name.

Equipment

When drawing animals you will be moving from site to site. Therefore, I strongly suggest that you bring with you only the essentials. Leave your tripod and heavy easels at home. Also, I found it very useful to carry some of my drawing equipment in a belt purse. Since every moment is precious and speed of execution is essential it is important to have an array of pencils pre-sharpened. Benches are not always available therefore it is a good idea to bring with you a small folding seat or stool. Although choice of paper is personal, I recommend that you use professional archival materials at all times even when “sketching”. Some of my successful first attempts at animals were done on thin paper. These drawings were later not properly fixed and now are ruined. Moreover, who knows if your “quick sketch” will merit “framing”?

“The more I observe, the more I realize how little I see, and I remember the incredible ability that we humans have to interpret and recompose the world as we wish.” Denis Clavreul in Dreaming of Africa.

Technical note on materials: Most drawings were done in Watercolor Field Book by Pro Art and Nature Sketch book by Pentalic. Graphite pencils, Cretacolor Nero pencils and Copic Permanent Markers were used. Color was added with Isabey Petit Gris brushes using Fragonard and Sennelier half-pan watercolors. All these supplies can be found at Art Tec in Montreal.

Raynald Murphy sca