mercredi 8 décembre 2010

LE CENTRE BELL À MONTREAL – Aquarelles à partir de bronzes d’héros d’hockey d’autrefois



« Je crois que la plupart d’entre nous, étudiants aussi bien qu’artistes, devrions nous concentrer moins par ce que nous pensons être la façon correcte de dessiner mais plutôt laisser davantage nos émotions s’exprimer à travers la main. » Bert Dodson dans Keys to Drawing

Choix du papier selon les conditions

Je suis retourné à plusieurs reprises peindre l’édifice du Centre Bell et les bronzes des quatre hockeyeurs répartis devant l’aréna. La lumière du jour, les conditions atmosphériques et l’achalandage influencent l’endroit où je me place. Je choisis mon papier selon la température et le sujet. Lorsqu’il vente, je choisis un papier plus poreux tel le papier d’Arches, au lieu d’un papier doux et lisse comme le Stratmore Aquarius II qui sècherait trop vite à cause du vent ne laissant pas la pigmentation pénétrer suffisamment.


Dessinez à partir d’un monument

L’avantage du dessin et de la peinture à partir d’un monument est que le modèle est statique. Contrairement au temps limité lors d’une pose d’un humain ou d’un personnage, je peux l’étudier et le dessiner aussi longtemps que je veux. De plus, le bronze ne réclame aucun argent pour sa pose. À Montréal nous sommes privilégiés car il y a un très grand nombre de monuments et statues dans la ville.

Pour bien rendre le personnage du bronze, mesurez et dessinez les formes négatives

Je commence habituellement mon dessin en représentant aussi fidèlement que possible le contour de la tête. La dimension de la tête me sert de standard. Je peux me référer à celle-ci pour mesurer les autres parties du corps. Je localise le dessus de l’épaule par un point. Après avoir déterminé l’épaisseur du bras, je place un point de départ sous le bras et je dessine très précisément la forme négative entre le corps, le bras et la main. Les autres espaces négatifs - ceux entre les jambières, le bâton et la plateforme - sont rendus avec autant d’exactitude. Ces espaces négatifs bien déterminés et localisés me servent à construire ensuite les formes positives plus correctement.

La forme est plus évidente par une journée grise

Certains de ces bronzes ont été dessinés ou peints sur le motif lors d’une journée semi-ombragée. Un éclairage plutôt sombre est parfois avantageux  afin de ne pas être ébloui par une lumière trop éclatante. Je peux mieux percevoir l’essentiel des formes sans distraction surtout parce que le bronze est une matière réfléchissante.

Rendre la couleur et la matière du bronze

Maurice Richard, Jean Beliveau et Guy Lafleur ont été peints sur un papier Stratmore Aquarius II à la fibre douce parce qu’il traduit bien le volume et l’effet du métal par ses transitions subtiles. J’ai utilisé le papier d’Arches au grain fin pour peindre le format horizontal du Centre Bell. Pour peindre les joueurs d’hockey j’ai utilisé les pigments suivants: le Noir de Bougie, de la Terre de Sienne Brûlée, de la Terre de Sienne Naturelle et du Bleu d’Outremer foncé. J’ai travaillé surtout mouillé sur sec, mais j’ai quand-même laissé certaines couleurs se combiner toujours en laissant du blanc à des endroits précis pour traduire l’éclat réfléchi de la lumière sur la matière lisse.



La peinture et le dessin sur le motif – un défi toujours profitable
Aurais-je pu réussir aussi bien ces aquarelles en studio en me servant uniquement de  photos comme références? Je suis convaincu qu’il faut travailler sur le motif pour pouvoir comprendre, dessiner et peindre un tel sujet qui est quand-même assez complexe. Comparez la photo prise du même endroit que j’ai peins la scène du Centre Bell et formez vos propre conclusions.


Raynald Murphy sca

Note: Ce texte parraît dans le numéro de décembre de la revue de la Société canadienne de l'aquarelle, l'aquarelliste. Abonnez-vous en cliquant ici.