dimanche 20 avril 2008

LA PORTE RODDICK DE L’UNIVERSITÉ MCGILL - Quatre versions de la même scène

Version (1) : 9 x 12, papier Aquarius

En 1924, l’Université McGill acquit une entrée permanente et monumentale. Lady Redapth Roddick a fait un don des portes en mémoire de son mari, Sir Thomas George Roddick, un médecin de renom qui initia la pratique régulière de la chirurgie stérile utilisant des antiseptiques. Parce ce que Sir Thomas était un homme ponctuel Lady Roddick décida à propos que le monument commémoratif incorporerait une tourelle à horloges.
Version (2) 6 x 6 , papier Aquabee
Située au pied de l’avenue McGill College cette porte historique est toujours intéressante à peindre ou à dessiner. Peu importe le médium utilisé, certains principes d’ordre générale s’appliquent. Les voici.

Direction de la lumière : Aussi simple qu’on peut le penser, il n’y a qu’un soleil qui brille sur la terre. Donc, lorsque je m’assois devant mon sujet je recherche immédiatement d’où vient l’éclairage. Afin que je m’en souvienne, je l’indique par une petite flèche en haut de la feuille. À partir de ce moment toutes les surfaces d’édifices doivent être éclairées du même côté. Les ombres portées doivent aussi se diriger dans le même angle.

Version (3) : 9 x 12, Papier Pentalic Nature Sketch

Composition et conception (design) : Depuis un certain temps, je ne fais plus d’étude préalable avant d’aborder une œuvre en plein air. L’exercice est quand-même valable. J’opte plutôt, tel que fait aussi Charles Reid (voir mon dernier article), de commencer en quelque part sur la feuille et de laisser le dessin ou la peinture évoluer. Une marque amène l’autre et ainsi de suite. Par contre, je suis très conscient des lignes de direction dans ma composition. J’aime faire entrer le spectateur tantôt par un trottoir (1) et (4), un banc de neige (2) ou même par un véhicule qui lui-même entre dans la scène (3). La contrepartie de cette stratégie est de placer des « stops » ou barrières afin de ramener le regard du spectateur à l’intérieur du tableau ou du dessin. Dans trois des exemples ici les lampadaires et poteaux de signalisation nous empêchent de sortir visuellement du tableau. Les angles obliques du sommet du monument (1), du toit de l’édifice de droite à l’arrière-plan, (2) et de la courbe de l’arbre de droite (3) nous incitent à revenir revisiter la scène.

Version (4) : 12 x 9, Papier Fabriano

Harmonie : Nous pouvons parler de l’harmonie des traits, des valeurs et de la couleur. Des volumes entiers ont été écrits à ces propos. En résumé, en ce qui concerne les traits, je crois qu’on doit ressentir un geste qui semble se répéter dans l’ensemble de l’œuvre. L’éclairage de la scène détermine l’intensité des valeurs. Par exemple, par une journée très ensoleillée (1) et (2), les valeurs seront plus distinctes et contrastées que par une journée plus ombragée (3). Quant à la couleur, demandez-vous s’il y a récurrence d’un coloris ici et là. Ceci n’empêche pas de placer un accent d’une couleur vive à un endroit important par rapport à la composition afin de centrer le regard du spectateur (2) et (3). Utiliser une palette limitée est une autre façon de créer l’harmonie de couleurs.

L’exercice de peindre le même sujet à différent moment de l’année ou à partir d’un angle différent incite l’artiste à voir et peindre ce qu’il veut et non seulement ce qui est devant lui.

NOTES D’ORDRE TECHNIQUE: Version (1) : peint sur papier Aquarius II 80 lbs avec pigments Hobein et autres marques. Version (2) : peint dans un carnet spirale Aquabee super deluxe, 93 lbs. pigments Fragonard et pinceau réservoir. Version (3) : peint dans un cahier de marque Pentalic Nature Sketch, avec marqueurs Copic, stylo Micron, pigments Fragonard et pinceaux Isabey Petit Gris. Version (4) : peinte sur papier Fabriano 50% cotton avec pigments Fragonard.

Raynald Murphy sca

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