Un défi stimulant!
Que faire lorsqu’on est en auto et qu’on n’est pas le chauffeur? Dessiner, bien sûr! C’est ce que j’ai fait récemment lors d’un voyage Montréal – London, Ontario. L’autoroute 401 est belle, mais le paysage est ennuyant. Afin de me divertir et de m’exercer j’ai dessiné et peint les véhicules que nous suivions.
Que faire lorsqu’on est en auto et qu’on n’est pas le chauffeur? Dessiner, bien sûr! C’est ce que j’ai fait récemment lors d’un voyage Montréal – London, Ontario. L’autoroute 401 est belle, mais le paysage est ennuyant. Afin de me divertir et de m’exercer j’ai dessiné et peint les véhicules que nous suivions.
Stylo feutre et aquarelle
Je pratique ce genre de dessin pour le pur plaisir et non pour le résultat. Bien sûr mes traits ne sont pas très précis à cause du mouvement du véhicule. J’ignore cela. C’est le processus qui m’amuse par le processus. Je préfère dessiner en auto au stylo feutre plutôt qu’au crayon parce que la marque est plus visible et directe qu’au graphite. Le crayon feutre permanent me permet d’ajouter plus facilement de la couleur à l’aquarelle. Parfois je peins sans un dessin préalable.
Les roues d’abord
Une fois que j’ai ciblé le véhicule que je vais croquer je commence à dessiner les roues sur le pavé estimant la distance entre celles-ci. Sans tarder, j’esquisse la forme du véhicule qui nous précède avant que nous le perdions de vue. Si l’auto ou le camion n’est plus dans mon champ de vision, je compose et j’invente les éléments manquants.
L’illusion de la perspective
Aussitôt que je décide quel véhicule je veux dessiner, je place mon cahier à la verticale sur mes genoux. J’aligne mon stylo le long des barres blanches peintes sur le pavé et je transfère ces obliques sur ma feuille. Elles convergent au niveau des yeux. J’observe avec intensité le paysage qui passe et j’invente « le mien » d’après ces images furtives. L’imprévisible fait parti de ce jeu. Je place des marques intuitivement et automatiquement selon les stimuli.
L’évolution du dessin
Il ne faut pas tenter de figer une scène imaginaire toute composée d’après les éléments vus et d’essayer de la reproduire de mémoire. Le plaisir et le défi de l’exercice est plutôt de partager son attention autant sur la route et le paysage que sur sa feuille. Donc, la faute serait de baisser la tête à un moment, d’ignorer ce qui se passe devant soi et de terminer le dessin de mémoire. Ceci serait aller contre le but visé qui est de composer et d’ajuster la composition selon les éléments aperçus le long du trajet. L’œuvre est toujours en évolution jusqu’à ce je décide d’en commencer une autre.
Processus plutôt que produit
C’est certain que si vous tentez cet exercice, les premières vous sembleront frustrantes. L’inconfort de balancer son carnet sur les genoux et le mouvement non seulement du véhicule mais du sujet vous sembleront peut-être insurmontables. Persistez! Tentez d’entrer dans une « bulle de processus » et non de produit. Ne vous attardez pas sur la précision. Observez et intégrez ce qui se passe dans votre vision. Essayer de comprendre la structure des véhicules et du paysage passant. Et surtout, n’effacer et ne rayez rien!
Bonne route!
Raynald Murphy sca