lundi 14 décembre 2009

STE-ROSE-DU-NORD – Une démonstration sur le motif



Le village pittoresque Ste-Rose-du-Nord et le Saguenay est une région très souvent visitée par les peintres figuratifs. Voici les étapes parcourues lors d’une aquarelle peinte en direct. Elle représente le village tel on le voit à l’arrivé. J’espère que cette démonstration saura vous motiver autant à visiter cette région du Québec qu’à peindre sur le motif aussi souvent que possible.




1. J’esquisse d’abord les formes principales sur du papier d’Arches rugueux, format 15 po. par 22 po. Je dessine avec un crayon graphite HB ou 2B afin de bien voir les marques par une journée ensoleillée. Au préalable, la feuille avait été trempée dans l’eau et brochée sur une planche afin qu’elle reste plus tendue lors du travail.



2. Je peins d’abord le ciel mouillé sur mouillé. Sans attendre que le papier sèche, je peins la montagne de l’autre côté du fleuve avec des teintes froides tout en fusionnant le sommet dans le ciel encore humide pour une transition douce entre ciel et montagne. Avant de peindre le fleuve d’un mélange de bleus, je réserve une mince lisière de papier non peinte entre la montagne et le fleuve afin de traduire l’éclat de lumière. Pour représenter la direction de la lumière je peins d’un gris-bleu les ombres portées des bâtiments blancs ainsi que les toits.



3. Des teintes d’orange et de jaune sont déposées intenses mais diffuses sur le flanc des deux montagnes au plan moyen. Je laisse sécher ces lavis. Un avant-plan aux couleurs chaudes suggérant du foin en mouvement est peint mouillé sur mouillé. Cette bande floue et pâle contrastera avec les champs de couleurs plus foncées qui seront peintes plus tard.



4. Les deux collines sont peintes mouillé sur mouillé. Le blanc du papier ici et là ainsi que le flou du mouillé pâle représentent lumière et atmosphère. Les orangés et les jaunes de la couche précédente paraissent maintenant à travers les verts et les bleus déposés par-dessus. Les couleurs les plus intenses, les contours tranchés ainsi que les formes les plus variées sont peintes autour du centre d’intérêt qui se situe dans la vallée près du fleuve.



5. Les lisières des champs sont peintes l’une après l’autre mouillé sur sec sans qu’une section ne fusionne dans l’autre. Je tente de représenter la mosaïque du paysage par cette technique. Les poteaux pâles des clôtures sont contournés et seront peints plus tard.



6. Les poteaux de clôtures et d’électricité non peints contrastent contre les formes horizontales des champs. Ceux-ci seront peints en studio en dégradé du pâle au brun foncé.




7. Seulement quelques touches sont ajoutées à cette phase. Je réalise que l’éclairage a bien changé depuis le moment où j’ai commencé à peindre. Il est donc inutile de continuer sur place et il est préférable de terminer en studio. J’ai en mémoire le paysage et mes intentions.




Je doute que j’aurais pu interpréter la scène aussi bien à partir uniquement de la photo. Il aurait été très difficile de représenter aussi facilement le coloris, les détails et surtout le sentiment ressenti. Même si on se sent parfois inconfortable, le travail sur le motif permet souvent un résultat supérieur à celui en studio et ce à divers niveaux.

Raynald Murphy sca

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