Dans un bar à l’Anse à Beaufils, Percé
En juin dernier j’ai rencontré par hasard Richard Labbé, propriétaire d’un bateau de pêche à homard. Suite à notre conversation, le capitaine m’a invité à l’accompagner le lendemain sur son bateau afin de faire du dessin et de la photo.
Départ du quai très tôt le matin
En juin le soleil se lève au cœur de la nuit en Gaspésie. Donc, Richard, son aide Dave et moi avons pris le large vers 4 h juste avant le lever du soleil. Nous sommes revenus au quai avec notre récolte vers 9 h 30.
La pêche commence au printemps
La pêche au homard dans cette région a lieu de la fin d’avril jusqu’au tout début de juillet. Les premiers jours les pêcheurs récoltent environ 1000 livres de homard par jour. Vers la fin de la saison ils ne vont chercher qu’environ 100 livres. Les sorties à ce moment-là ne s’effectuent parfois qu’aux deux jours par beau temps ou mauvais temps, pour vérifier leurs cages.
Mes dessins
Afin de simplifier mon travail je n’ai utilisé que quelques crayons et deux cahiers à dessin. Pour ne pas nuire je me suis placé avec mes carnets soit à l’arrière du bateau ou à l’avant près du pilote. J’ai pu croquer une trentaine de dessins. Afin de ne pas me retrouver dans la mer je me tenais d’une main et je dessinais de l’autre, mon carnet coincé entre les genoux!
Le lunch
Vers 7 h nous nous sommes attachées au bateau de Bernard, frère de Richard. Les pêcheurs ont mangé et ils ont rigolé. Pendant ce temps et sans qu’il s’en aperçoive, j’ai dessiné le profil de mon hôte que je lui ai remis en guise de remerciement. Comme j’en étais à ma première expérience sur mer, j’avais peur d’avoir le mal de mer et je n’avais pas apporté de lunch. Les pêcheurs d’expérience m’ont dit qu’au contraire, il faut manger pour éviter d’être malade. Heureusement je n’ai ressenti aucun malaise pendant tout ce voyage très mouvementé.
Le travail de Richard
Richard retrouve facilement ses cages à homard. Elles sont liées aux cordes et aux bouées identifiées sur son GPS marin par des barres rouges et des points. Même si la visibilité est nulle, Richard peut les retrouver. Une fois arrivé au dessus d’une bouée jaune, il l’attrape avec une longue perche à crochet. Ensuite il enroule la corde sur une manivelle mécanique. Cette roue, actionnée par un moteur, remonte la cage. Richard se penche, attrape la cage et la dépose sur le rebord du bateau.
Dave s’occupe des cages
Dave ouvre la cage et enlève le homard. Les trop petits, les trop gros et les femelles sont est rejetés à l’eau. Le homard « légal » est déposé dans un contenant avec les pinces par en haut. Ensuite, il remet un nouvel appât, referme la cage et aux mots « jette ça à l’eau » il la lance à l’eau. On retrouve la cage suivante et ainsi de suite 250 fois. Pendant les moments libres Dave ou Richard attachent des élastiques sur les pinces des homards et les déposent dans un gros bac. Parfois une cage a besoin de réparations ou le cordage se mêle dans l’hélice du moteur. Tous ces pépins peuvent causer des délais frustrants.
Une aquarelle à partir de dessins et une photo
Le lendemain, à partir de mes dessins et d’une photo j’ai peint une aquarelle. Au loin devant un lever de soleil éblouissant on voit le Roché Percé et à l’avant-plan la partie droite du bateau, le capitaine, le homard et la cage prête à être jeter à l’eau. J’ai vécu une expérience fabuleuse que je n’oublierai jamais de même que la généreuse invitation de Richard!
Raynald Murphy sca
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