mercredi 19 janvier 2011

DESSINS DU NU À L’ENCRE DE CHINE – Un défi que j’accepte avec enthousiasme

« …Une brève réponse à la question : ‘Qu’est-ce que le nu?’ : Le nu est une forme d’art inventé par les Grecs au Ve siècle avant J.-C., de même que l’opéra est une forme d’art inventée en Italie au XVIIe siècle. Cette conclusion, évidemment trop simpliste, a toutefois le mérite de souligner que le nu n’est pas un sujet mais une forme d’art. » *

L’encre de chine, ne pardonne pas. On ne peut pas effacer ou reprendre la marque faite sur papier avec ce médium permanent. Lorsque je dessine à l’encre j’accepte le défi. Le temps semble s’arrêter tant je suis concentré. Comme le skieur en compétition avant son départ je me prépare mentalement avant de commencer. Je visualise, puis j’attaque!

Voici avec commentaires quinze dessins exécutés dernièrement lors d’ateliers de modèle vivant à Radio-Canada à Montréal. Ces dessins de format 9 po par 12 po environ ont été dessinés soit avec une pointe en métal ou avec un petit bâton de bois aiguisé. Je représente parfois les valeurs une fois l’encre séchée par un lavis ou par quelques traits de crayon de couleur. Je ne dessine pas le modèle au crayon avant de le faire à l’encre. Les poses sont de cinq, dix ou quinze minutes.



1. Nue fesses à l’air La qualité de la ligne varie. Elle est parfois dure, mince ou souple.


2. Nue morose – La masse blanche du papier non touchée de l’intérieur du modèle contraste avec l’activité de la ligne, des hachures et des taches noires.


3. Nue bras au dos – Les hachures et traits raides semblent faire vibrer le modèle.


4. Nue appuyé sur un bras – La force du noir de l’encre n’a pas d’égale avec d’autres médiums.


5. Nue perchée sur le tabouret – Le truc lorsqu’on dessine à l’encre c’est, je crois, de varier l’épaisseur de la ligne.


6. Nue aux seins poire – Il est important que nous sentions le mouvement de la ligne. Notez qu’ici j’ai choisi d’accentuer le rythme des contours du corps par des hachures dans le même sens que ceux-ci.


7. Nue au visage tendu– Je sentais de la tension dans le modèle. J’ai tenté de l’exprimer par des taches noires à des endroits clés et par des traits rigides au lieu de courbés.


8. Nue à la fesse blanche – Par opposition à la pose précédente, le modèle est à l’aise. Les courbes sont rendues avec une ligne délicate. Le lavis gris de gauche accentue la courbe gracieuse à partir de l’épaule jusqu’au talon.


9. Nue en T – Je concentre intensément – puis j’agis en plaçant avec précision les marques les plus foncées aux endroits les plus importants.


10. Nue en diagonale – Les traits plus foncés sont placés du côté qui est à l’ombre, soit à droite. Du côté gauche le dos et la fesse sont en lumière, donc la ligne est mince ou absente.


11. Nue en étirement – J’oppose les taches noires par des lignes délicates ailleurs.


12. Nu appuyé sur le banc – Pour cette pose il était important de rendre le volume pour indiquer sa musculature. Son expression faciale est transmise par quelques marques bien choisies.


13. Nus penchés – Le placement des hachures aux bons endroits fait que je pense ces deux dessins réussis.


14. Nu au repos sur un banc – Cette pose exigeait que j’indique bien les parties à l’ombre, sinon la pose aurait été incompréhensible.


15. Deux nus en hachures – Lorsque le modèle prend une pose intéressante le dessin de celui-ci semble être plus facile.

* Kenneth Clark, LE NU Tome I, Hachette Littératures, 1998, p. 21

Raynald Murphy sca

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