lundi 14 janvier 2008

MONET, MURPHY, et le camion MACK

J’ai toujours aimé dessiner camions, tracteurs ou ferraille. Certains disent que c’est un sujet d’homme mais je crois que ça n’ai rien à voir. Certains sujets nous attirent plus que d’autres et j’en ignore la raison. J’avoue cependant que j’ai passé une bonne partie de ma jeunesse à bâtir des modèles de camions, bateaux et autos avec le jeu de Meccano.

Les impressionnistes, entre autres Claude Monet, ont souvent intégré dans leurs scènes les nouvelles inventions mécaniques de l’époque telles que trains et navires. Par exemple le sujet de la Gare Saint Lazare que Monet a peint onze fois représente son impression de la fumée ainsi que l’atmosphère qui se dégageait autour des engins locomotive.

Donc, lorsque je dessine ou peins les locomotives de notre siècle je fais ce que faisait Monet et ses contemporains. Qui dit que le camion Mack illustré ici ne sera pas vu à l’avenir comme un engin nostalgique tel que nous percevons le train de Monet à la Gare Lazare? La ferraille du camion aura disparu mais mon interprétation à travers l’image de l’aquarelle y restera, au moins je l’espère.

Le peintre figuratif a un rôle important je crois. Il conserve l’histoire à travers ses impressions du familier. Donc, je me permets de répéter quelques mots de Jean-Paul Ladouceur tirés du texte UNE CRISE D’IMAGINATION (voir blog du 2 novembre) : Suite à la vision de diapositives lors de concours de peintures au Québec il disait: « Je n’ai encore rien vu ou très peu de la grosse industrie, de la machinerie, de la métallurgie, du transport, de l’histoire, de la construction …» Seize ans plus tard heureusement un plus grand nombre de sujets présentés au Salon de la SCA* représentent les sujets énumérés par le fondateur de la Société canadienne de l’aquarelle.

Lorsque le peintre s’aventure à représenter un motif tel qu’un camion ou un sujet similaire, il s’aventure à peindre l’illusion de textures sur une surface de deux dimensions. L’aquarelle par rapport à d’autres médiums, tels l’huile ou l’acrylique, ne se prête pas aussi facilement à représenter les surfaces texturées. Un livre qui traite de ce sujet est PAINTING WEATHERED TEXTURES IN WATERCOR par Richard Bolton. Voici, quelques suggestions tirées de son livre :

« Ayez pour but de ne pas utiliser plus que la quantité suffisante de pigments. Essayez de laisser des sections tranquilles et préférablement le blanc de la feuille afin que les points d’intérêts ressortent par comparaison. »
« Essayez de garder les détails plus simples afin que le pigment ne se salisse pas et qu’aucune partie ne soit trop précise et sans âme.»
« Utilisez une palette limitée afin de vous inciter à devenir plus versatile et habile dans le mélange de vos couleurs ainsi que dans la force de vos lavis.»
« Prenez garde surtout lorsque vous utilisez des couleurs riches; elles ont besoin d’être bien contrôlées afin d’éviter des sections criardes dans votre peinture.»


Finalement, Bolton suggère de traiter le sujet comme un morceau de casse-tête en peignant une section de la machinerie à la fois.

Dans le livre que j’ai illustré dernièrement, CARNETS DE MONTRÉAL de A à Z en mots et en images (textes François Barcelo) j’ai représenté le sujet du véhicule une quarantaine de fois, soit dans plus que la moitié des aquarelles illustrées. Comme Monet, moi aussi j’aime dessiner et peindre la ferraille!


* Le Salon de la Société canadienne de l’aquarelle se tiendra du 1er au 14 mai 2008 aux heures d'ouverture du magasin, à la salle Tudor d’Ogilvy, rue Sainte-Catherine à Montréal.

Raynald Murphy sca

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